samedi 10 avril 2010

Paru dans les DNA: Pétition d'avant séance



« La révélation » revient sur un des procès consécutifs à la guerre en ex-Yougoslavie.
Sorti le 17 mars dans les salles obscures, le film « La révélation » évoque l'histoire troublante d'un procès pas comme les autres au tribunal de La Haye. Amnesty International soutient le film, et a fait campagne au cinéma Amitié d'Erstein pour dénoncer les viols de femmes durant la guerre en ex-Yougoslavie.
Le cinéma Amitié d'Erstein a projeté dans ses salles le film « La révélation ». Un thriller qui retrace l'évolution du procès de Goran Duric, presque président de la Serbie, mais accusé de crimes contre l'humanité. La procureure du TPI (tribunal pénal international) de La Haye et un témoin fondamental vont devoir faire face aux pressions. Car l'issue du procès mettrait à mal les ambitions politiques de l'accusé.
Ces pressions, qui peuvent faire capoter des procès pour crimes de guerre, Amnesty International les dénonce. Lors des deux séances du film, Daniel Fischer, membre d'un groupe local d'Amnesty International, a sensibilisé le public sur un agissement précis, durant les guerres en ex-Yougoslavie. « Nous demandons réparation pour les femmes victimes de viols, explique Daniel Fischer. Nous demandons pour cela que le TPI continue de fonctionner après 2012, et nous proposons au public de signer une pétition pour les femmes victimes de viols ».
C'est une véritable campagne. Au front depuis plus de 30 ans avec Amnesty International, Daniel s'avoue d'une optimisme à toute épreuve. Il n'hésite pas à aborder les spectateurs du film avant leur entrée dans la salle, pour les sensibiliser et ainsi recueillir la précieuse signature. Certains apportent immédiatement leur griffe, d'autres préfèrent réfléchir. « On signera après le film », se justifie une spectatrice.
Agir en signant
Anne-Marie fait partie des spectateurs. Daniel l'interpelle pour signer la pétition. Elle se prête au jeu, mais reste dubitative. « Ça ne servira à rien, mais je signe quand même », explique-t-elle. « Ne rien faire, ça ne sert à rien en effet, réagit Daniel. Il ne faut pas s'arrêter ».
Révoltée, Anne-Marie prend position sur le sujet : « Une fois de plus, ce sont les femmes qui vont au charbon. Toute cette histoire, ce n'est qu'une mascarade, des magouilles politiciennes », s'insurge la spectatrice, qui ne peut pas en dire plus : les larmes montent.
Daniel, l'éternel optimiste, tempère les propos d'Anne-Marie. « Les cyniques diront que tout cela ne sert à rien, mais heureusement que ces tribunaux existent. On ne va pas assez loin, mais l'action se joue dans la durée ». La première étape, pour Daniel Fischer et ses collègues, c'est la prise de conscience du grand public. « On ne peut pas ignorer ce type d'exactions qui ont eu lieu à mille kilomètres d'ici », conclut Daniel.
N.K.